jeudi 22 août 2013

Une exotique... pourtant bien rustique!

LES COUPS DE COEUR DE MÉLANIE GRÉGOIRE:Une exotique... pourtant bien rustique!


 À ce temps de la saison (mi-août), lorsque vous déambulerez dans les sentiers du Parc Marie-Victorin en direction de la serre et de son gardien, la mosaïculture du Jardinier, soyez attentifs à la plate-bande qui se situe à gauche et qui borde l’aire de pique-nique... Vous y verrez éclore, lentement mais sûrement, une multitude de nouveaux Hibiscus lasiocarpus, communément appelé Hibiscus de Sacramento.

Vous serez immédiatement séduits par les grandes fleurs blanches à coeur pourpre de cet hibiscus, qui font de 12 à 15 cm de diamètre! Son allure exotique est pourtant trompeuse, car cette belle indigène est très rustique : elle peut très bien tolérer nos hivers frisquets (jusqu’à -28 degrés Celsius !) et se comporte exactement comme une vivace, ce qu’elle est d’ailleurs.

Conseil de culture...

L’Hibiscus de Sacramento se cultive au soleil et réclame une bonne irrigation durant l'été. Ajoutez du compost à son pied au printemps est aussi une excellente façon de s’assurer d’avoir une énorme floraison en août! L’hibiscus de Sacramento est peut-être bien vivace, mais il est parfois capricieux. Je vous suggère de laisser le feuillage en place à l’automne pour aider la neige à s’accumuler à son pied et ainsi, protéger les racines du froid de l’hiver. Au printemps, tailler au sol et soyez patient, car cet hibiscus attend la chaleur pour commencer sa croissance et il arrive qu’il ne se décide à sortir de terre seulement en juin!

jeudi 15 août 2013

La colocase comestible 'Coal miner', une Exceptionnelle au jardin!

Qu’on l’aperçoive parmi les vedettes du bassin rectiligne ou dans les milieux humides, on peut dire qu’elle fait jaser cette Colocasia esculanta ‘Coal miner’! 

Les COUPS DE COEUR de Mélanie Grégoire 2013 :La colocase comestible 'Coal Miner', une Exceptionnelle au jardin!


Qu’on l’aperçoive parmi les vedettes du bassin rectiligne ou dans les milieux humides, faisant un clin d’oeil à notre doyenne des mosaïcultures la Grenouille, on peut dire qu’elle fait jaser cette Colocasia esculanta ‘Coal miner’! 
Dans les Milieux humides, on peut mieux constater toute son ampleur!

La colocase comestible 'Coal Miner' est une version presque similaire à la colocase 'Illustris', à la différence près qu’elle arbore des grosses feuilles noirâtres (d’où la couleur associée au charbon) en forme de cœur et de beaucoup plus grande taille. Elles sont parcourues d’une multitude de veines couleur pourpre. Le plant au port plutôt érigé peut atteindre de 90 à 130 cm, en hauteur comme en largeur! Enfin, le dos de ses feuilles présente une intense couleur olive foncée, plutôt que le vert moyen qu’on peut observer parmi les autres variétés de son espèce.

Classée parmi les Exceptionnelles 2013, cette colocase a été introduite en 2007 par Plant Delights Nursery, une pépinière reconnue pour ses introductions originales provenant du monde entier. Elle aurait été repéré à travers un lot de colocases achetées en Inde il y a de cela quelques années... Très exotique, elle fait son effet parmi les aménagements du Parc Marie-Victorin, avec sa touche d’exubérance tropicale! 

Conseil de culture...


Au bassin rectiligne, elle est du plus bel effet!
Comme ses congénères, cette colocase comestible tolère des situations marécageuses, car elle préfère justement les sols frais et se plaît très bien aux abords des plans d'eau. En contenant, il se comporte comme toutes les autres annuelles, mais son feuillage serait à son maximum en situation ensoleillée. Placée près d'une fenêtre et déposée sur une soucoupe bien pourvue en eau, la plante peut passer l'hiver à l'intérieur, mais nécessitera une taille sévère de ses feuilles avant de la ramener à l’intérieur. Sa racine tubéreuse est comestible, mais attention : elle nécessite une cuisson adéquate afin d'éviter d'être indisposé par son contenu toxique et irritant en cristaux d'oxalate de calcium! J’en ai d’ailleurs déjà mangé lors d’un de mes voyages. C'est à essayer pour le dépaysement, mais si vous êtes comme moi… vous n’en recommanderez pas deux fois!!!

Mélanie Grégoire, porte-parole

jeudi 8 août 2013

Le soleil du Mexique dans nos plates-bandes


Tithonia rotundifolia 'Torch'

Les COUPS DE COEUR de Mélanie Grégoire 2013 :

Le soleil du Mexique dans nos plates-bandes


Le Jardin des oiseaux au Parc Marie-Victorin a été entièrement conçu de façon à attirer et nourrir les oiseaux, tout en attirant, par la bande, toute une variété d’insectes butineurs. À l’entrée de ce secteur, une plate-bande a été spécialement aménagée pour faire le régal des oiseaux granivores. Délimitant la plate-bande de leur majesté « orangée », les nombreux Tithonia rotundifolia de la variété ‘Torch’ apportent un peu de soleil du Mexique aux visiteurs du parc, aux côtés des zinnias, de la nicotine sylvestre et du millet ornemental.

Le tournesol mexicain, qui se fait appelé dans son berceau d’origine « Clavel de muerte », c'est-à-dire œillet de la mort, n’a rien de mortel et attire même la vie au jardin! Très nectarifère, cette grande annuelle est au menu de nombreux oiseaux-mouches, abeilles, bourdons et papillons (particulièrement les monarques!), qui prennent ses nombreuses fleurs larges aux tons rouge-orangé pour de parfaites pistes d’atterrissage. 
S’il s’élève dans nos conditions jusqu’à 4 pieds de hauteur, il peut cependant atteindre les 6 pieds dans son Mexique natal.  

Que des avantages...


Le "soleil mexicain" brille dans la plate-bande des oiseaux granivores

Vraiment facile de culture, c'est une plante à adopter au jardin car elle présente de nombreux avantages. Tout d'abord sa longue floraison, qui est semblable à celles des vrais tournesols. Le Tithonia rotundifolia peut servir d’élément décoratif dans un massif, mais il permet également de réaliser de petites haies temporaires en période estivale. Cette dernière solution est intéressante, particulièrement au potager, du fait qu’elle fait partie des meilleures plantes pour attirer les insectes utiles... tout en ayant un effet répulsif pour éloigner les parasites!

Il présente également l'avantage d'enrichir les sols pauvres, car il fixe bien l'azote tout en apportant du phosphore et constitue un excellent engrais vert lorsqu’on enfouie ses tiges et feuilles broyées sous le sol à la fin de la saison. Au Québec, le Tithonia rotundifolia est une plante annuelle que vous achèterez uniquement en feuillage au printemps dans les jardineries, mais les fleurs commenceront rapidement à voir le jour après avoir vu quelques rayons de soleil! Pour les jardiniers avertis, vous pouvez les semer directement à la maison en février pour une floraison hâtive au jardin!

Mélanie Grégoire, porte-parole

vendredi 2 août 2013

Hosta japonaise ‘Love Pat’, un amour d’Hosta

Les COUPS DE COEUR de Mélanie Grégoire 2013


Hosta japonaise ‘Love Pat’, un amour d’Hosta

L’un des coins les plus méconnus des jardins du Parc Marie-Victorin est sans doute le ruisseau fleuri. Ce ruisseau est en fait mini-sentier aménagé avec différentes plantes d’ombre et qui sillonné par une fine cascade s’écoulant lentement entre la plate-bande acidophile et les abords du Parcours du géant. Dans ce petit sentier ombragé se dressera bientôt fièrement une magnifique variété d’Hosta japonaise, la ‘Love Pat’, qui fut offerte l’an dernier par la Pépinière L’Avenir. Comme leur plantation est récente, leur floraison est encore timide, mais elles ne tarderont pas à présenter très bientôt un tableau des plus charmants. 


Le petit jardin secret est discret...
mais charme à coup sûr qui sait le découvrir!
Le feuillage de ces Hosta est unique! Ses feuilles ressemblant à un cœur peuvent aller jusqu’à quelques 40 cm d'envergure. Elles forment une jolie coupe qui recueille la rosée du matin et arborent une couleur presque gris bleuté, avec une texture matelassée.  Leurs panicules de fleurs se dressent bien au-dessus du feuillage dans un ton variant entre le blanc et le lavande. On peut dire que c’est un genre incontournable dans tous les massifs frais de mi-ombre. 

Le feuillage de cette variété est unique! Ses feuilles ressemblent à un cœur et peuvent aller jusqu’à quelques 40 cm d'envergure. Elles forment une coupe qui recueille la rosée du matin et arborent une couleur intensément bleu à bleu-vert (presque gris bleuté) avec une texture très matelassée.  Leurs panicules de fleurs se dressent bien au-dessus du feuillage dans un ton variant entre blanc et lavande. On peut dire que c’est un genre incontournable dans tous les massifs frais de mi-ombre. Associées aux fougères du ruisseau fleuri, elles forment un tableau tout à fait charmant!


Conseil de culture... 

Les hostas sont très faciles à cultiver. Un peu de compost au printemps et le tour est quasi joué... si ce n'était des limaces! Les limaces apprécient beaucoup ces plantes, pour la bonne raison qu'elles poussent dans des endroits frais et à l'ombre, là où les limaces se sentent chez elles! Ensuite, parce que le feuillage des hostas est habituellement tendre, donc parfaitement comestible pour les limaces. Pour empêcher l'invasion, favoriser les variétés au feuillage coriace comme la ‘Love Pat’ est une bonne idée, car elles sont déjà beaucoup moins attaquées. Sinon, récoltez les coquilles d’oeufs à la maison, émiettez-les et utilisez-les comme paillis autour de vos hostas. Lorsque les limaces passeront dessus, elles se couperont sur les rebords des coquilles! Pour ce qui est de la taille, je vous recommande de couper au ras le sol le feuillage des hostas à l'automne, car il devient visqueux avec la neige l'hiver et je dois admettre que c’est un peu dégoûtant à ramasser au printemps! 

Mélanie Grégoire, porte-parole

mercredi 17 juillet 2013

Lilium canadense, une indigène à préserver

 Dans la série 2013 des
 "COUPS DE COEUR" DE MÉLANIE...



Lilium canadense, une indigène à préserver



Aux abords du petit étang, devant le grand chapiteau, a fleuri une de ces belles indigènes qui ne se laisse pas cultiver si facilement. Mais il faut croire que l’équipe horticole du Parc Marie-Victorin ont beaucoup de talent, car elle se donne en spectacle (et c’est tout un spectacle!) depuis plusieurs saisons maintenant... Et c’est toujours un bonheur de voir apparaître ce beau « candélabre » inversé!

Cette grande plante herbacée vivace, à bulbes subglobuleux portés sur un fort rhizome, expose de juillet à août une tige dressée et raide, qui peut aller jusqu’à 2 m de hauteur : impressionnant! Ses grandes fleurs campanulées de 8 à 10 cm de diamètre arborent chacune 6 pétales jaune orangé, tachetées de brun à l’intérieur. Celles-ci sont suspendues, portées par de longs pédoncules, comme si elles tendaient l’oreille aux conversations de ses admirateurs... 

Ce lis pousse en belles colonies dans la région de Québec et à l’ouest de celle-ci, mais il est plutôt rare dans l’est. Selon La Flore laurentienne de Marie-Victorin, il croit également dans la vallée de la Matapédia, privilégiant les forêts humides, les milieux ouverts semi-ombragés et humides, ainsi que les plaines d’inondation. Désigné espèce vulnérable au Québec en 2005, le lis du Canada est dorénavant protégé en vertu de la Loi sur les espèces menacées ou vulnérables. 

Bien que la disparition de cette espèce ne soit pas encore appréhendée, plusieurs facteurs contribuent à diminuer le nombre de ses congénères en milieu naturel : le broutage par le cerf de Virginie, certaines pratiques non appropriées d’aménagement forestier et la destruction de son habitat résultant du développement urbain et agricole. Et pour ajouter à sa peine, la plupart de ses fleurs sont stériles et seulement une ou deux produit en général une capsule! Alors si vous la rencontrez en forêt, merci de respecter son intimité et de l’admirer là d’où vous êtes...

Conseil de culture...

Le lis du Canada est une de nos plus belles indigènes au Québec. Si on décide de l’implanter dans nos jardins, il faut savoir qu’à partir  de la graine, il faut de 3 à 5 ans avant la première floraison. Son bulbe annuel produira un nouveau bulbe à chaque année. Elle se cultive dans les sols légèrement humides, en plein soleil ou à la mi-ombre.  Bien que peu nombreux, les fruits qu’elle fournira contiennent de nombreuses graines que l’on peut ensuite disséminer soi-même,  pour aider à la propagation naturelle de cette
merveille de la nature!

Mélanie Grégoire, porte-parole

mercredi 10 juillet 2013

Baptisia australis, une vivace facile...mais sous-utilisée

La belle légumineuse vous attend devant le belvédère "Le chant des lucioles" au Parc Marie-Victorin.


Dans la série 2013 des "COUPS DE COEUR" DE MÉLANIE...

Baptisia australis, une vivace facile...mais sous-utilisée


Vous la connaissez peut-être sous le nom de « lupin indigo » (en anglais False Indigo). Son nom latin lui vient de l’époque où elle était utilisée en teinturerie afin de remplacer l’indigo (Indigofera), la couleur bleu. Mais cette vivace est encore trop peu connue, elle est donc sous-utilisée dans les plates-bandes du Québec! Pourtant, le genre Baptisia compte de 20 à 30 espèces de vivaces qui croissent naturellement parmi les hautes herbes des prairies dans l’est et le centre du territoire américain.  En plus, elle a été nommé la vivace de l’année en 2010, il faut donc la découvrir!

Cette espèce peut être appréciée à la fois pour son feuillage que pour sa floraison. Ses feuilles caduques d’un vert bleuté forment un monticule lâche, d’environ 1,2 m de hauteur et 1 m de diamètre, ce qui en fait une belle rustique à privilégier pour son port arbustif. Au cours des mois de juin et juillet, la plante s’orne de jolies fleurs de pois bleues qui donnent place ensuite à de magnifiques gousses violettes. Au Parc Marie-Victorin, vous remarquerez sa présence au bout de la passerelle menant tout droit au belvédère. Avant d’admirer le décor étonnant que vous offrent les mosaïcultures 3D, dans le Parcours du géant, prenez le temps d’y jeter un coup d’œil!


  • Conseil de culture...



Saviez-vous que la Baptisia australis fait partie de la grande famille des légumineuses? Comme les haricots et autres fèves, la belle indigène tolère aussi bien un sol riche que pauvre, et un pH assez acide. Et comme ses soeurs de la même famille, sa présence est bénéfique pour les autres plantes car elle contribue à fixer l’azote de l’air dans le sol. Elle accompagne très bien les pivoines! Privilégiez le soleil ou une légère ombre, dans un sol frais et bien drainé (voire sec). Attention cependant : elles ont des racines profondes et n’aiment pas être transplantées ni dérangées. Vous pouvez les multiplier par semis à l’automne ou par division. Soyez patient pour la première floraison, la baptisia est lente à s’établir et fleurit peu les 2 à 3 premières années, mais après, c’est tout un spectacle!


jeudi 20 juin 2013

La petite histoire des premières mosaïcultures 3D québécoises

Saviez-vous que le Parc Marie-Victorin a mis en place en 1997 la première mosaïculture 3D à être conçue au Québec et exposée aux touristes québécois? Celle-ci allait d’ailleurs devenir sa véritable signature horticole, puisqu'à ce jour, une quinzaine de mosaïcultures y ont trouvé refuge! 

D’abord, quelques mots sur la nature de cet important attrait touristique au Centre-du-Québec… Le Parc Marie-Victorin a été mis sur pieds par des bénévoles passionnés et inauguré en 1985 afin de commémorer le centenaire du réputé botaniste originaire de Kingsey Falls Conrad Kirouac, mieux connu sous le nom de Frère Marie-Victorin. Ce qui devait d’abord être un petit parc commémoratif est devenu rapidement, par la volonté de ses fondateurs et des intervenants du milieu, un jardin à vocation éducative. 


C’est en 1997, à l’occasion du premier Festival des jardiniers, que Daniel Paradis (bénévole et ingénieur de formation) et Normand Francoeur (horticulteur et propriétaire de l'entreprise Gestion horticole Normand Francoeur) ont l’idée de concevoir « le Jardinier »,  à partir d’un concept qu’ils avaient eu l’occasion d’observer à Harbin, en Chine, (une ville reconnue également pour son Festival de sculptures sur glace et de neige. 
L'aïeul de notre Jardinier, la première mosaïculture 3D réalisée par les horticulteurs du parc en 1997!

Normand Francoeur expliquant la mosaïculture à un visiteur.
Après quelques essais et erreurs, le premier jardinier 3D du parc est né! Cet "aïeul" de notre Jardinier actuel est donc devenu la toute première mosaïculture 3D à être exposée aux touristes québécois. L’année suivante, Daniel Paradis réalisait également « La Grenouille », toujours appuyé par les conseils de son ami Normand Francoeur. 

Pour entretenir les mosaïcultures, de 1997 jusqu’en 2002, les horticulteurs du Parc Marie-Victorin, avaient inventé une technique bien à eux. Ils inséraient des pots de 4 pouces de diamètre dans la structure de métal et les reliaient par une tubulure qui servait à l’arrosage. Si cette méthode était révolutionnaire il y a 12 ans, elle était compliquée, entre autre parce que l’eau de la rivière bouchait souvent les tuyaux. Maintenant on les arrose tout simplement avec un boyau d’arrosage.


La doyenne de nos mosaïcultures règne toujours sur les milieux humides.
Si le premier jardinier n'existe plus dans sa forme originelle, les horticulteurs du Parc Marie-Victorin ont réussi à faire revivre la Grenouille en la recouvrant de différentes mousses vivaces du Québec et on peut toujours l'observer, régnant comme une reine au coeur de son royaume : les milieux humides!